I. Définition

Segment d’intestin qui pénètre dans un segment sous-jacent.

L’ensemble est formé d’un cylindre interne invaginé et un cylindre externe invaginant réalisant un boudin d’invagination qui peut toucher toutes les portions du grêle et du colon

La forme iléo-colique dite primitive du nourrisson est la plus fréquente è Urgence médico-chirurgicale.

boudin d’invagination

II. Epidémiologie 

Incidence saisonnière : taux accrues des invaginations intestinales aigues en fin du printemps et fin d’automne (Infections virales : adénovirus )

Touche les garçons plus que les filles 2/1

Primitive : Entre 2 et 12 mois avec un max entre 6 et 8 mois sans cause anatomique évidente.

Secondaire : Tm bénigne (polype), maligne (lymphome), malformation (diverticule de Meckel) >2 ans

II. PHYSIOPATH

Le boudin est entraîné par le péristaltisme qui tend à le faire régresser dans la lumière du tube digestif d’aval, cette progression n’est limité que par la longueur du méso du segment invaginé pouvant arriver jusqu’au rectum (boudin prolabé par l’anus)

Les différents éléments (artères veines lymphatiques nerfs) sont étranglés au niveau du collet :

  • Nerfs végétatifs : Symptômes de début : Pâleur, cris, vomissements.
  • Lymphatiques et Veines : l’œdème du boudin qui se complique par l’occlusion → 3ème secteur / DH / choc/ péritonite
  • Artères : ischémie puis nécrose de la paroi avec issu de sang dans la lumière → Rectorragies.

III. CLINIQUE

1. Triade de signes fonctionnels : 

  • Douleurs abdominales : très caractéristiques. Survenue brutal chez un nourrisson bien portant, douleurs paroxystiques entrecoupées de période d’accalmie qui deviennent de plus en plus courtes et s’accompagnent de cris, pâleur, agitation et refus de téter.
  • Vomissements alimentaire puis bilieux (origine sympathique)
  • Rectorragies : selles striées de sang.

Toutes rectorragies chez un nourrisson est une invagination intestinale aigue jusqu’à preuve du contraire !

NB : cette période n’est présente qu’une fois sur 3.

2. Signes généraux

Ils surviennent après un long délai d’évolution avec l’apparition d’une fièvre, déshydratation, anémie, état de choc, prostration

3. Signes physiques

L’examen consiste à la palpation de l’abdomen à la recherche d’un boudin d’invagination sur l’air colique : masse mobile bien limitée sur le cadre colique

Les selles contiennent du sang ( sonde rectal )

IV. FORMES CLINIQUES :

Diarrhéique : ne doit jamais éliminer l’invagination

Vues tardivement : état de choc, prolabée par l’anus

Selon l’âge : Invagination secondaire

V. PARACLINIQUE

a. ASP

C’est pour guetter les complications : occlusion et perforation (avec un pneumopéritoine). Mais on peut tout de même trouver des choses atypiques : le caecum qui migre.

Elle montre des signes de péritonite par perforation avec un croissant gazeux inter hépato-diaphragmatique.

Pour les formes occlusives : va montrer les NHA

Montre des signes indirects : disparition des granités caecales

b. Echographie abdominale

L’examen clé pour le dg, montre le boudin d’invagination qui se présente sur :

  • Une coupe longitudinale en aspect en sandwich ou pseudo rein
  • Une coupe transversale en aspect en cible ou en cocarde.

c. Lavement à la gastrographie

En cas de doute, il montre un aspect en cupule et permet le traitement par réduction hydrostatique (cette réduction peut aussi être réalisée par l’air à Aérostatique

VI. Traitement :

a. Médical :

Nourrisson de 6 mois qui présente de façon brutale des crises paroxystiques douloureuses, refus de téter, vomissements, avec ou sans rectorragies, chez qui l’examen clinique trouve un boudin d’invagination è Un seul examen : Echographie

IL NE FAUT JAMAIS TRAITER COMME UNE GASTRO-ENTÉRITE

Transfusion en cas d’anémie, correction des troubles hydro électrolytiques (alcalose hypochlorémique hypokaliémique métabolique), la mise en place d’une sonde gastrique et une sonde vésicale.

b. Chirurgical :

Réduction de l’invagination peut se faire de façon aérostatique ou bien hydrostatique (sérum salé ou gastrograffine) qui consiste à introduire une sonde rectale, injecter le produit, à réduire le boudin d’invagination et à recontrôler par échographie.

Les CI : Formes vues tardivement : péritonite , Occlusion

CAT devant une suspicion d’IIA