= Hyperhydratation extra-cellulaire

Le diagnostic d’œdème est clinique. La recherche de l’étiologie repose sur l’interrogatoire et les signes physiques. Les examens complémentaires ne peuvent qu’étayer un diagnostic déjà orienté
A-L’interogatoire et l’examen clinique reposent sur 5 données cliniques simples
1. Les causes médicamenteuses : Elles sont systématiquement recherchées lors de l’interrogatoire.
2. Le poids : c’est le premier signe de l’examen clinique et il traduit une rétention hydrosodée.
3. Topographie de l’œdème
-l’œdème est localisé, Il est la conséquence d’une pathologie loco régionale.son volume est souvent de quelques millilitres sans prise de poids et la mesure de la circonférence du membre apprécie son évolution.

-l’œdème est géneralisé, Il résulte d’une rétention hydrosodée avec une inflation du secteur interstitiel consécutive à une hypovolémie efficace.il s’accompagne d’une prise de poids, débute dans les régions déclives et peut se généraliser jusqu’à l’anasarque. L’oligurie est consécutive à l’hypovolémie efficace
4. Le type de l’œdème
-Il est mou, blanc,indolore et prend le godet lorsqu’il est consécutif à une rétention hydrosodée.
-Il est dur ferme, non ou peu dépressible, parfois inflammatoire lorsqu’il est d’origine lymphatique ou veineuse ou consécutif à une pathologie inflammatoire locale
5. L’évolution de l’œdème dans le temps
-L’œdème peut être installé en quelques heures ou insidieusement sur plusieurs jours.son évolution dans le nycthémère est une donnée sémiologique essentielle.
-s’il prédomine le soir et disparait complètement le matin, c’est typiquement un œdème d’origine veineux ou lymphatique au début. La correction du facteur étiologique pendant le sommeil entraine la résorption complète de l’œdème le matin.
-S’il prédomine aux membres inférieurs le soir et se redistribue dans les lombes du matin, il existe une rétention hydrosodée.
-L’œdème consécutif à un obstacle au drainage veineux ou lymphatique persiste sans aucune redistribution
B-Etiologies :
1-Étiologies des œdèmes loco-régionaux
a-Veineux : Ils prédominent aux membres inférieurs puisque la pression hydrostatique veineuse y est la plus importante en position debout. Ils sont soit aigus consécutifs à une thrombose veineuse profonde qui crée un obstacle au retour veineux, soit chroniques lors d’insuffisance veineuse. Les valves anti-reflux du système veineux sont insuffisantes. L’oedème résulte alors de l’augmentation progressive de la pression hydrostatique (insuffisance veineuse).
b-Lymphatiques (lymphoedème): L’œdème lymphatique est consécutif à un défaut de drainage des vaisseaux lymphatiques, qu’il soit primitif ou secondaire
c-Inflammatoire : agression physique, chimique, allergique ou immunologique (œdème de Quincke)
d-Oedème angioneurotique
e-Iatrogènes par allergie, altération de la perméabilité capillaire
f-Collagénoses
g-Endocrinopathies
2-Étiologies des œdèmes généralisés
a-Rechercher
Un œdème viscéral=urgence thérapeutique : OAP ; hypertension intra-crânienne ; Œdème glottique
Un  épanchement séreux=à ponctionner : Ascite, épanchement pleural
b-Les étiologies sont
b-1) Œdèmes généralisés avec  hypoprotidémie
*Rénal (protéinurie) :  . Syndrome néphrotique
                                     . Glomérulopathies aiguës
*Hépatique (hypertension portale, insuffisance hépato-cellulaire) : cirrhose
*Digestif :- Entéropathie exsudative (clearance de l’α-1- antitrypsine)
                  -Malabsorption chronique
*Nutritionnel : carence d’apports protidiques
b-2)Œdèmes généralisés sans  hypoprotidémie
*Cardiaque (reflux hépato-jugulaire) : Insuffisance cardiaque ; Péricardite constrictive chronique
*Idiopathique : Oedème cyclique idiopathique (femme jeune, Δg d’élimination)
*Iatrogènes par rétention hydrosodée : AINS, corticoïdes, oestroprogestatifs, vaso-dilatateurs (inhibiteurs calciques)
*Fin de grossesse